Le numéro d’urgence 119 : une enquête pour mieux comprendre

Le numéro d’urgence 119 est dédié aux enfants en situation de danger (pour différentes sortes de violence, pour harcèlement, etc.), ce qui en fait un dispositif important à connaître pour tout professionnel en contact avec des jeunes.

Par conséquent, le service INFOSENS a souhaité réaliser une enquête à l’aide d’un questionnaire pour avoir une meilleure connaissance du degré de familiarité avec ce numéro d’urgence des professionnels en contact avec les jeunes sourds. Plus précisément, le questionnaire visait à savoir si le numéro était connu du répondant et comment, s’il avait été utilisé et avec quelles modalités. Par ailleurs, cette enquête faisait également office d’outil pour recueillir les idées des répondants sur les possibilités d’amélioration de la communication sur ce numéro auprès des personnes sourdes ou malentendantes. L’enquête en question, afin de recueillir le plus de réponses possibles, a été diffusée à la fois au sein de l’Institut National des Jeunes Sourds de Paris (56 réponses) et des établissements du Réseau Francilien Surdité (31 réponses) jusqu’à sa date de clôture le 26 mai 2023.

Vous pouvez contacter INFOSENS pour vous faire accompagner sur des projets d’accessibilité ou recevoir des conseils sur l’inclusion des personnes sourdes et malentendantes.

Les résultats

Connaissance du numéro d’urgence 119

Globalement, et dans les deux cas, le numéro d’urgence 119 est connu de la plupart des répondants.

Le résultat graphique pour l’ensemble des répondants des deux questionnaires (INJS à gauche, établissements du RFS à droite) à la question “Connaissez-vous le numéro d’urgence – enfants en danger : 119 ?”

Par ailleurs, le questionnaire permet une comparaison entre les répondants en fonction de leur profil de surdité qui révèle des proportions similaires entre entendants et sourds/malentendants.

Comparaison entre les répondants du questionnaire RFS pour la même question, en fonction de leur profil (sourd/malentendant ou entendant).

Pour ce qui est du moyen par lequel les professionnels interrogés ont appris l’existence du dispositif n°119, les répondants du questionnaire RFS semblent l’avoir le plus souvent vu sur un document du type brochure ou dépliant.

 

Cependant, les répondants du questionnaire INJS, qui étaient également plus nombreux, ont plutôt été informés par une autre personne, ou dans le contexte de leur métier, ce qui peut potentiellement suggérer un manque de communication formelle sur le sujet.

Utilisation du numéro d’urgence 119

Ce dispositif n’a, cependant, été utilisé que dans de très rares cas lorsque la situation s’y prêtait.

Représentation graphique des réponses du questionnaire INJS à la question ‘Si [vous n’avez pas utilisé le numéro 119], comment avez-vous fait en situation d’urgence ?’

Plus souvent, les répondants ont indiqué qu’ils tendaient plutôt à recourir à un autre numéro d’urgence, ou à signaler la situation d’urgence à leurs supérieurs hiérarchiques, ce qui pourrait indiquer que même si connu, ce numéro n’est pas forcément un outil qui vient à l’esprit par réflexe.

Suggestions pour une meilleure connaissance du dispositif 119 appel d’urgence

Les répondants des deux questionnaires ont offert de nombreuses suggestions d’amélioration qui correspondent à deux approches principales : une meilleure diffusion du numéro, et une plus grande accessibilité de l’information sur ce numéro pour les personnes sourdes ou malentendantes.

La première approche met en avant la possibilité de communiquer à plus grande échelle et de diversifier les moyens de communication sur le dispositif (médias, papier, événements tels que les sensibilisations).

La deuxième approche, quant à elle, encourage une communication qui cible directement les personnes sourdes ou malentendantes, y compris en les incluant dans ces actions de communication. Un autre point qui revient plusieurs fois est l’importance de mieux communiquer sur le fait que le numéro est accessible et adapté pour les personnes sourdes ou malentendantes, car un manque d’information sur ce point peut éventuellement freiner l’utilisation du dispositif.